Nos actions

Feuille asso gentiana lutea

Quelles sont les principales actions menées par les membres de l'association Gentiana Lutea ?

Gentiana Lutea mène de nombreuses actions pour la filière gentiane. Côté production, nous pouvons citer les essais de sur-semis de gentiane dans les prairies, l’accompagnement au développement des cultures ou encore l’observation de la ressource naturelle. L’association travaille aussi à l’édition d’un guide de bonnes pratiques, à la création d’un observatoire de la filière, à la réflexion sur une réglementation propre, à un travail sur les coûts de production ou encore à l’analyse chimique des racines de gentiane (en lien avec VetAgroSup Clermont-Ferrand).

Toutes ces actions convergent vers la mise en place d’une démarche de production durable. Son aboutissement advient en 2021, avec le dépôt de la marque collective « Gentiane – Filière Développement Durable ». Basée sur le volontariat, cette démarche est accessible à tous les membres de la filière. De plus, elle permet la création d’un réseau d’acteurs identifiés et responsables. Tous visent une meilleure gestion de la ressource, plus de traçabilité et d’équité sociale et une meilleure valorisation de la racine. 

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Suivi de gentiane sur les estives

La « Mission gentiane » est à l’origine de la mise en place d’un protocole d’observation. Sur huit stations installées en 2011 et 2012, quatre sont encore suivies aujourd’hui. Elles totalisent 21 placettes d’observation (5 x 5m). Elles sont situées sur les monts du Cantal, au col d’Aulac (15380), sur le plateau de l’Aubrac, à la Poujade (12210), dans le massif du Sancy, au lac Chauvet (63850), et dans le Forez, sur le plateau de Pégrol (63600). 

Pour l’ensemble des parcelles, il s’agit d’estives en pâturage bovin où la gentiane était exploitée l’année de mise en place de l’observation. Il est également possible de comparer arrachage et non-arrachage sur chacun des sites.

Observation Chauvet 2020 Gentiana Lutea
Parcelle d'observation à Chauvet (2020)
Gentiana lutea Mascotte s'interroge

Après avoir finalisé la saisie des dix années d’observations, toutes les données ont fait l’objet d’une première analyse statistique. L’objectif était de répondre à la question « Est-ce qu’un délai de 20 ans entre deux exploitations de gentiane est suffisant pour que la plante se régénère ? ». 

Les résultats mettent ainsi en évidence qu’il n’y a pas de renouvellement au bout de 12 ans. De plus, les prospectives sur 20 ans ne sont pas plus encourageantes… L’analyse demande toutefois une vérification avec des outils statistiques plus poussés. Les résultats pointent aussi le fait que de nombreux facteurs extérieurs sont à prendre en compte pour consolider les résultats. C’est le cas de l’évolution climatique, du taux de prélèvement, du calendrier de pâturage, etc. 

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 Essais de semis et de culture de gentiane

Plants de gentiana lutea
Petits plants de Gentiane jaune (2012) et leur évolution sur la parcelle de production à Gelles (2014)
Culture Gentiane Gelles 2014

La culture de gentiane s’inscrit pleinement parmi les mesures de gestion de la ressource. De ce fait, elle permet de diversifier les sources d’approvisionnement et de faire baisser la pression qui pèse sur la ressource naturelle. La perception de premiers effets négatifs sur le renouvellement des populations sauvages dus à l’évolution climatique justifie d’autant plus l’intérêt de ce travail. Aujourd’hui, on dénombre environ 50 hectares dédiés à la production de Gentiane jaune sur le territoire national.

En parallèle, l’association expérimente le sur-semis de gentiane sur prairie. Il consiste à semer des graines de gentiane dans des prairies pâturées pour donner un coup de pouce à la réimplantation naturelle de la gentiane. On le réalise par exemple après un arrachage ou sur une prairie abîmée par les campagnols terrestres. Malheureusement, les observations de la ressource démontrent qu’avec l’évolution climatique, ce mode de reproduction devient très aléatoire. Ceci recentre la réflexion autour de trois problématiques : la production de graines, la levée de dormance, et l’implantation des plantules.

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Étude des coûts de production

Cette démarche va dans le sens de la loi Egalim (loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous).

Pour la filière gentiane, l’étude des coûts de production a deux objectifs :

  • aller vers une rémunération juste à tous les étages de la filière,
  • disposer d’un outil pour montrer aux acteurs de l’aval qu’une « Gentiane durable » a un coût et qu’une gentiane trop peu chère ne peut pas avoir été produite légalement.


Ce travail doit par conséquent aider à mettre un frein aux filières parallèles qui créent aujourd’hui une concurrence déloyale.

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Pâturage bovin et gentianes dans le Massif central

Sensibilisation des propriétaires et gestionnaires fonciers

Ces maillons de la filière jouent un rôle essentiel concernant la gestion de la ressource et des pratiques socio-économiques liées à son exploitation. Accès à la ressource, mémoire des chantiers, impact des pratiques sur la croissance de la plante… Mais aussi capacité d’imposer plus de transparence et de traçabilité (contrats écrits, facturation, transactions par chèques ou virements bancaires…) sont des éléments clés.

Depuis 2021, l’association Gentiana Lutea entreprend un travail de fond et d’échanges avec les gestionnaires fonciers et les filières liées à l’exploitation des prairies permanentes.

Par exemple, cela peut prendre la forme de projets ou d’interventions auprès des adhérents de ces structures. Des actions de communications sont également réalisées. Gentiana Lutea est active auprés du réseau Natura 2000 des Monts et Plomb du Cantal, du SIDAM (Cluster Herbe), d’Auvergne Estives, des journées Nationales du Pastoralisme de l’AFP ou encore du congrès de l’ANEM. Pour plus d’informations à ce sujet, n’hésitez pas à contacter l’association par le biais du formulaire de contact.

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Mise en place d’une réflexion sur la réglementation

La démarche « Gentiane Durable » est une démarche volontaire qui invite, entre autres, les acteurs des différents maillons de la filière à une meilleure gestion de la ressource. Il s’agit d’un outil intéressant qui améliore déjà les pratiques des opérateurs engagés. Cependant, au vu des quantités de racine de gentiane aujourd’hui exploitées, l’interprofession est consciente que cela ne peut suffire et qu’un appui réglementaire est à envisager. 

Un dialogue s’est par conséquent ouvert avec les services de l’État fin 2023, et un travail de « Gestion Adaptative » est en place avec l’Office Français de la Biodiversité (OFB) depuis 2024.

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Caractérisation de la gentiane en fonction des terroirs
et des modes de production / transformation

Etude réalisée par Christian COELHO, enseignant-chercheur en sciences des aliments à VetAgro Sup.

Récolte de la gentiane à la fourche

Mené sur deux années, ce projet de recherche se penche sur la caractérisation des composés bioactifs de racines de gentiane. Les résultats mettent ainsi en évidence des éléments physico-chimiques qui authentifient l’origine géographique des 55 rhizomes analysés. Parmi eux, la famille des sécro-iridoides (gentiopicroside, acide loganique, swertiamarine, sweroside et amarogentine) contribue à des teneurs comprises entre 6 et 12% du poids sec des racines. Quantifiable par spectroscopie infrarouge, l’analyse peut également s’appliquer sur les rhizomes au champ. Néanmoins, cet outil nécessiterait un développement instrumental qui pourrait aider la filière dans la gestion de la ressource. Il pourrait ainsi contribuer à la structuration de la filière « Gentiane Durable ».

D’autre part, l’étude constate une variabilité biologique importante entre les sites de prélèvement. C’est le cas notamment des sites sauvages, à l’image de Fraux et de Bagnères-de-Luchon, pour la teneur en amers des racines analysées. Comparativement, il est démontré que les sites en culture de Gelles et de Liorangues présentent les racines de gentiane aux teneurs en composés amers les plus faibles. De plus, l’étude des éléments minéraux démontre que l’élément majoritaire est le potassium, avec des concentrations massiques qui s’étalent entre 556 et 1213 mg/kg de poids sec de racine. Là encore, des variabilités entre les sites de prélèvements sont retrouvées, notamment sur les sites sauvages de Bagnères-de-Luchon et sur le site en culture de Gelles. Le deuxième élément majoritaire identifié est le magnésium, avec des concentrations massiques comprises entre 153 et 394 mg/kg.

Enfin, une autre analyse s’intéresse aux composés volatils de ce même lot de 55 racines. Elle révèle là aussi une distinction de la composition des rhizomes en fonction de leurs massifs de provenance et de leurs conditions de croissance (sauvage VS cultivée). De ce fait, cette étude démontre une spécificité des racines du Massif central, grâce à sept marqueurs moléculaires. Parmi eux, deux demeurent inconnus. Les cinq autres sont le 3-methyl butanal, le pentanol, l’hexanal, le p-cymène et le limonène.

L’article est disponible en intégralité à partir de ce lien : Data fusion of HS-SPME-GCMS, NIRS, and fluorescence, using – Christian Coelho et al – 10 2024_compressed

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Communication

Gentiana Lutea mène des actions de communication à destination du grand public et des professionnels de la filière. Elle participe à tout évènement qui permet de sensibiliser à la protection de la Gentiane jaune. C’est le cas notamment de la fête de la Gentiane de Picherande ou des évènements organisés par les parcs naturels régionaux. L’association utilise plusieurs outils de communication : jeux sérieux, plaquette (disponible en français et en anglais), vidéos, expositions, site internet ou réseaux sociaux.

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